Il y a des livres qui fascinent par leur façon de prendre à revers les attentes du lecteur lambda de bande dessinée. New Wanted en fait partie. Difficile de dire si il y avait cette volonté à la base de contourner les codes BD classique de la part de Laurent Cilluffo, ou si ce sont ses centres d'intérêts narratifs et plastiques qui le placent d'emblée hors des sentiers battus.
En tout les cas de ce point de vue, New Wanted va plus loin que World trade Angel, déjà pas mal décalé par rapport aux habitudes de lecture qu'on peut avoir en bande dessinée.
Ici, Cilluffo joue essentiellement avec les plans et leurs incidences sur une représentation graphique hyper simple et codifiée, mais également avec les blancs rythmiques, mais aussi graphiques: la mise en page, au même titre que le style graphique, peut être très amplement épurée.L'aspect visuel de la couverture et des pages intérieures, avec ce quadrillage, rappèle évidemment le domaine du dessin technique. Mais en y regardant de plus près, tout y est schématique: dessins, organisation de la page (souvent géométrique), et la narration elle-même en est réduite à sa plus simple expression, se limitant la plupart du temps à une seule grande image par page voire double-page, ou à une juxtaposition de dessins quasi identiques, semblant imiter un praxinoscope plat. On peut éventuellement y ajouter un scénario purement basé sur un enchainement d'évènements, sans réelle construction ni profondeur thématique. Il est amusant de constater qu'il y a une réelle opposition d'idée entre ce qui est raconté et la façon dont Cilluffo raconte: en effet, le style du récit, une sorte de course-poursuite pleine de rebondissement et d'action, est difficilement imaginable dans un contexte narratif expérimental et minimaliste. Pourtant...
Ce qui fait tout l'intérêt de ce livre selon moi, c'est cette façon, complètement affranchie de toute règle, de narrer et mettre en page. La codification graphique minimaliste permet une telle liberté à l'auteur, qu'il semble en exploiter au maximum les possibilités. Le dessin est réduit au simple signe et joue parfois sur le double sens de l'un d'eux, la mise en page peut être épurée ou foisonnante, la narration elle-même est variable puisqu'elle peut être une seule image en pleine page ou une juxtaposition de plusieurs petites séquences, ou un mélange des deux!
Formellement très intéressant ce livre à les limites de ses qualités. C'est à dire que la liberté graphique et narrative est telle que le lecteur peut par moment être un peu perdu, passant d'un style narratif à un autre, ou égaré dans l'interprétation d'une multitude de signes. Ce côté confus nuit évidemment à la fluidité de la narration, ce qui fait de ce livre une oeuvre à l'intérêt purement intellectuel, où le plaisir de la lecture seul ne suffit pas.
lundi 28 décembre 2009
Critique: New Wanted, de Laurent Cilluffo (Ed. Matière)
Libellés : Critiques
mercredi 18 novembre 2009
New Wanted, de Laurent Cilluffo (Ed. Matière)
Je commence donc par New Wanted, de Laurent Cilluffo (Editions Matière, 2008, collection IMAGEME, dirigée par Laurent Bruel).
Je n'ai pas le temps d'en faire une critique, alors j'y reviendrais.
Disons juste que ce n'est pas par cet album que je conseillerais de commencer à lire de la bande dessinée minimaliste. C'est un livre intéressant sur bien des points, mais assez confus, ce qui le rend quelque peu hermétique...



http://www.illustrissimo.com/book/laurent_cilluffo
Libellés : Publications
mercredi 28 octobre 2009
Le minimalisme: art abstrait ou art concret?
Le minimalisme est né en réaction à deux courants majeurs de l'histoire de l'art, le pop art et le mouvement expressionniste abstrait. Une des oeuvres pionnières du minimalisme (alors que ce courant n'était pas encore nommé) a été Abstract Painting, de Ad Reinhardt.
Ad Reinhardt « Abstract Painting » 1963. Oil on canvas, 60 x 60" (152.4 x 152.4 cm)
Pourtant avec le temps, la notion d'art concret est venue se positionnée face à l'abstration. Car comme le dit Theo van Doesburg , initiateur du terme, « rien n'est plus concret, plus réel qu’une ligne, qu'une couleur, qu’une surface ». L'abstraction laisse libre court à l'imagination, à l'interprétation, d'ailleurs l'une des oeuvres les plus célèbres de Kandinsky est bourrée de symboles:
De plus, avec l'abstraction, la représentation figurative n'est pas interdite, elle doit plutôt être suggérée ou symbolisée.
Le minimalisme, finalement, est plus un art concret qu'un art abstrait. L'art minimal interdit la représentation figurative (bien que les Figures, géométriques ou autres, ne soit pas foncièrement exclu, elles servent toujours un propos plus vaste que leur simple représentation).
Bleu de Trondheim, par exemple, tiendrait plus de l'abstrait que du concret. Ces formes de couleurs peuvent être interprétées (des cellules par exemples). Et bleu racconte une vrai histoire (il le dit lui-même)... Si l'on considère le fondement de la bande dessinée comme étant sa narrativité bien spécifique, la lecture des « actes » de ces formes colorées se déroule grâce à la déduction: on voit ces tâches s'accoupler, se diviser, manger et donner vie à une autre petite forme colorée. Nous voyons un point de couleur entrer dans une autre tache colorée, et on a l'impression qu'elle vient de se faire manger. L'imaginaire se confronte à l'aspect potentiellement concret malgré nous. Ajoutons la référence explicite à Yves Klein et son IKB (Internationnal Klein Blue), dont les monochrommes bleus ont une symbolique de la qualité immatérielle de l'art qui tendent donc plus vers l'abstrait que vers le concret (la symbolique de l'immatériel plutôt que le bleu pour sa seule présence, même si c'est cette présence qui crée l'immatérialisation).
C'est tout l'inverse de Parcours Pictural de Greg Shaw, où les formes ou les couleurs n'ont pas d'autres significations, et où la narrativité est montré de sa façon la plus concrète: chaque image établit une relation avec la précédente et la suivante sans pour autant être interprétée différemment que ce qu'elle montre: une évolution d'une couleur sur une autre, ou d'une forme sur une autre.
Donc Parcours Pictural, oeuvre concrète, certes, mais est-elle minimaliste pour autant?
Je pense que oui, car, comme chez les artistes fondateurs du mouvement, le traitement met en avant un seul et unique sujet: La séquentialité et la narrativité typiquement Bande dessinée, sorte d'âme de ce médium.
Mais alors que penser de Mister O? Ou de Parrondo?
J'y reviendrais.
Ce texte est basé sur la discussion lisible dans les commentaires de l'entretien avec Lewis Trondheim, sur Du9.
Libellés : Minimaliste?
mardi 20 octobre 2009
Le blog change

Libellés : élucubrations périphériques
mercredi 7 octobre 2009
Fanzine Minime: Big Ben (2ème partie et fin)
Voilà ce sont les dernières pages d'Il était une fois une case, de Big Ben, et ca marque la fin de la mise en ligne du fanzine papier Minime:
Libellés : Publications
mardi 29 septembre 2009
Fanzine Minime: Big Ben (1ère partie)
Parvenir à créer des émotions avec du minimalisme, c'est pas évident. Big Ben y parvient avec Il était une fois une case, mais c'est parce qu'il est trop fort.
Libellés : Publications
mercredi 23 septembre 2009
mardi 15 septembre 2009
Fanzine Minime: Peb et Fox (le retour)
Deux pages de Peb et Fox, qui me semblent moins amusantes que celles des Damiers... Mais c'est quand même bien pensé!
Libellés : Publications
mercredi 9 septembre 2009
Fanzine Minime: Michael Roux
Aujourd'hui une page parmis celles que j'aime le moins du collectif (Désolé Michaël !)

Libellés : Publications
mardi 1 septembre 2009
mardi 25 août 2009
Fanzine Minime: Michael Roux + SydN
Voici un autre épisode de Tu sais quoi, de Michaël Roux, et enfin mes pages à moi !






Libellés : Publications
vendredi 21 août 2009
jeudi 6 août 2009
[Guillaume Bianco + Sydn] Réaliste?
Libellés : élucubrations périphériques
mardi 4 août 2009
mardi 28 juillet 2009
Fanzine Minime: Mas, puis Julius
Faille temporelle (Mas, d'après Peb et Fox)

Conduite (Julius)


Pensez à voter, et cette fois-ci, exceptionnellement vous pouvez voter pour plusieurs propositions (enfin si ca marche...)
Libellés : Publications
mercredi 15 juillet 2009
Fanzine Minime: Peb et Fox





Libellés : Publications
mardi 7 juillet 2009
Fanzine Minime
La première est une seconde participation de Mickaël Roux, vient ensuite Nino, et enfin une historiette vraiment minimaliste (niveau scénar et dessin) de 2 pages, concoctée par Julius (scénar.) et Mas (Dessin) !




Libellés : Publications