dimanche 20 mars 2011

Timides tentatives de finir tous nus, de Ibn Al Rabin (Atrabile, 2011)

Cela fait bien trop longtemps que je n'ai pas posté ici. Je bosse sur diverses choses, et j'ai quelque peu délaissé ce blog. Pourtant ce n'est pas l'envie qui manque, mais tout est une question de priorité et de temps...



Dernière et unique lecture minimaliste de ce début 2011, le dernier livre d'Ibn Al Rabin est un recueil. Ceux qui attendent un nouveau L'autre fin du monde risquent d'être déçus, le format du récit court se prête difficilement à l'immersion et à l'émotion, les deux éléments majistraux de ce pavé que fut L'autre fin du monde.


Réunissant le plus exhaustivement possible tous les travaux courts de l'auteur réalisés pour divers fanzines -autopubliés ou non- ou autres revues, ce livre n'est pourtant pas aussi fourre-tout qu'on aurait pu le craindre. Ibn Al Rabin s'y dessine afin d'articuler différentes parties et ainsi créer un dénominateur commun, rendant le tout cohérent. Mais, au fond, je me demande si c'était bien nécessaire... Effectivement, cet auteur aillant, tout au long de sa carrière, expérimenté de bien des manières, on se rend bien compte au final que son travail se construit autour d'une démarche cohérente, qui fait oeuvre.

Aussi, son inventivité et son humour semblent intarissables. Voir rassemblé autant de trouvailles dans un même livre force le respect.
Au final, difficile à critiquer ou à analyser, tant ça foisonne et ça part dans tous les sens, Timides tentatives de finir tous nus pose plutôt avec brio toutes les bases du travail d'Ibn Al Rabin: codifications des personnages par leur codification extrême et leur aspect "ombre chinoise", iconisation de la gestuelle (excessive au possible), et expérimentations narratives.
De par ces codifications-iconisations, l'auteur nous rappelle que la communication oeuvre-lecteur passe par un langage, et qu'on peut très bien faire de la bande dessinée en se limitant à ces codes... Aussi, le jeu d'expérimentation narratif et de mise en page, permet de contourner certains principes que l'on pourrait croire indispensables. Au final, Ibn Al Rabin nous permet d'entrevoir que lorsque la bande dessinée va à l'essentiel et qu'elle évite les fioritures superflues, son potentiel narratif nous est révélé de manière bien plus immédiate que lorsqu'il est masqué par nombres d'effets inutilement démonstratifs... Ce qu'un ami a moi appelle ironiquement "les effets Malmsteen" :)