mardi 15 juillet 2008

Le Minimalisme dans la BD + Jim P page 01


Minimaliste?847%

On s'en fout on veut de la BD847%

Quels auteurs?16%



17
Egalité dans les votes.

Le Minimalisme dans la BD

Difficile de donner une définition précise du minimalisme sans l'enfermer dans des schémas et des codes contraires à toute liberté artistique...

Donner un nom à un courant artistique, c'est lui coller une étiquette. C'est le cloisonner. Chaque mouvement artistique découle d'un mouvement précédent, et devient source pour un prochain. La création artistique est en mouvement perpétuel, on ne peut pas considérer qu'un terme, une appellation, un nom, une étiquette (prenez le terme que vous préférez) doit représenter une définition ultra précise, c'est un non sens. C'est aller à l'encontre de ce qui fait la richesse de l'art: sa liberté.
Alors, oui, les étiquettes c'est bien pratique, elles donnent un cadre de référence, mais personnellement, je me refuse à dire que le minimalisme est "Une recherche formelle de l'abstraction inexpressive.".
Cette définition correspondait peut-être au minimalisme des années 60, celui de Frank Stella, de Donald Judd et autres, mais ce sont les bases, rien n'est figé! Rien n'empêche d'en reprendre les codes et d'en faire autre chose, d'élargir sa Forme afin d'exploiter d'autres Fonds.

"Mais alors ce n'est plus du Minimalisme", me dira-t-on...
Pourtant, si la réalité formelle de l'objet tend à la représentation minimaliste, tout en détournant son propos, ce n'est plus l'objet qui sort du cadre de référence, mais bien le cadre qui s'agrandit.

Dans ce cas là, la bande dessinée minimaliste peut se définir de différentes manières.
Le minimalisme permet d'en revenir aux sources: codes graphiques, codes narratifs... Se pose alors la question du but d'une telle démarche, au-delà de l'auto-représentation. Si on en croit la définition de Wikipédia, et de bon nombres d'ouvrages abordant le sujet (je n'en connais aucun dédié uniquement à ce sujet), l'un des intérêts principal dans cette recherche de la simplicité extrème, c'est de se débarrasser de tout effet illusionniste, afin d'aller à l'essentiel, sans ornementation, sans faire tomber le spectateur dans la délectation superficielle et gratuite, qui s'apparenterait à une sorte de raccolage artistique.
Comment ne pas en faire trop? Est-ce suffisant? Comment ne pas tomber dans la démonstration? Comment transmettre des émotions, ou non-émotions, avec des codes simples? Comment mettre en avant les codes narratif de façon a pouvoir jouer avec eux? ...

On comprend donc a quel point il peut être difficile d'en définir les limites!
A partir de quel moment ce n'est plus minimaliste???

J'ai une "méthode", quelque peu subjective (mais comment être objectif quand il s'agit de jugement?), mais qui me semble être une des bases de l'analyse critique: Il faut que l'on ne puisse imaginer l'oeuvre autrement que de la façon dont elle est représentée.
Dans le cas d'une BD minimaliste, aurait-elle le même impact, la même force, le même intérêt si elle était faites différemment? (de façon réaliste, gros nez, manga, ou même encore plus minimaliste?). A mon sens, là se situe la limite: dans la corrélation entre forme et fond.

Il est aussi dommage qu'en limitant la bande dessinée minimaliste à son intérêt "éliptique", on en oublie, par exemple, qu'une des forces de la Bande dessinée est son articulation (tout particulière) entre texte et image.

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Maintenant, voici la BD-feuilleton de l'été.
Une page par jour, sachant que je prend quelques semaines de congés bientôt, mais je vais essayer de passer le relais, pas sûr que ca se fasse.

Jim P enquête, chapitre 1 "La plainte du pendu"
Page 01

C'est pour moi un exemple de ce que peut être une limite du minimalisme.
Limite, car il y a représentation (les personnages, les éléments du décors), mais juste assez pour qu'on comprenne. Je n'ai pas cherché à faire du jeu d'ombre et lumière, ou de perspective... La représentation est plate et limité au nécessaire. Elle aurait pu être encore plus codifiée, encore plus simplifiée, mais ça n'aurait pas donné le même effet, la même ambiance "polar" qui est désirée ici.
De plus, l'aspect "ombres chinoises" masque encore plus la représentation, rajoute une ambiance en renforçant le contraste visuel avec le vide en arrière plan, et oblige à ne pas "en rajouter" en ce qui concerne l'émotion des personnages.
Rajoutons à ça une simplification/limitation narrative: un découpage sous forme de gauffrier 6 (6 cases de même taille, bêtement alignées), et une limitation à 4 cases différentes par "chapitre" (il y a également 4 chapitres), pour un nombre de 8 pages par chapitre.
Sur cette première page, nous avons déjà les 4 cases qui vont s'articuler dans cette 1ère partie:
la case blanche, le visage de profil, le pendu de profil et le plan général de la scène.






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