jeudi 31 juillet 2008

Jim P enquête, Page 15

Jim P enquête, chapitre 2 "De mystérieuses informations"
Page 15



N'oubliez pas le concours de l'été:

Concours Minime

mercredi 30 juillet 2008

Jim P enquête, Page 14

Jim P enquête, chapitre 2 "De mystérieuses informations"
Page 14


mardi 29 juillet 2008

Jim P enquête, Page 13

Ouvrir un concours de l'été450%

Une bd minimaliste himself338%

Une bd minimaliste de quelqu'un d'autre113%



8

Jim P enquête, chapitre 2 "De mystérieuses informations"

Page 13


Pour répondre au vote, je met en place un petit concours!
Faite votre BD minimaliste, et envoyez-moi là en format jpeg. (ca peut etre une photo d'une planche, ou mieux, un scan ou un truc fait direct à l'ordi)

Pour m'envoyer vos planches, laissez un message sur le forum Minime, ou alors laissez moi un commentaire avec votre adresse e-mail (vos commentaires seront cachés, n'ayez crainte) et je vous écrirai pour vous dire comment faire.

Sachant que je pars en vacance à la fin de la semaine, et que je serais de retour le 16 aout, ne vous inquiétez pas si vous n'avez pas de réponse rapide.

Toutes les BD envoyées seront publié sur le blog, et je ferai un petit commentaire pour expliquer ce que j'aime ou pas sur la planche. Le gagnant recevra une BD dédicacée.

Limite du jeu:
le 31 août minuit!

Alors au boulot!

lundi 28 juillet 2008

Jim P enquête, page 12


Jim P enquête, chapitre 2 "De mystérieuses informations"
Page 12


vendredi 25 juillet 2008

Jim P enquête, Page 11

Jim P enquête, chapitre 2 "De mystérieuses informations"
Page 11






jeudi 24 juillet 2008

Jim P enquête, Page 10

Jim P enquête, chapitre 2 "De mystérieuses informations"
Page 10




mercredi 23 juillet 2008

Jim P enquête, Page 08 et 09


Jim P enquête, chapitre 1 "La plainte du pendu"
Page 08


changement de chapitre

Jim P enquête, chapitre 2 "De mystérieuses informations"
Page 09




mardi 22 juillet 2008

Greg Shaw

Résultats du vote précédent:

Parle nous des auteurs de Bd minimaliste764%

Une autre Bd minimaliste436%

Arrête Jim P 0 0%



11


Greg Shaw est un auteur de bande dessinée plutôt atypique. Il est peut-être même celui qui à une recherche de la forme narrative la plus pure. La manière de raconter l'intéresse plus que le dessin ou le récit lui-même... Et c'est dans cette direction qu'il a cherché dans ses premières productions, se servant du minimalisme pour mettre en avant la narration elle-même. En effet, le propos de son oeuvre réside là: un concept narratif à chaque livre. Greg Shaw est un chercheur, il essaie à chaque fois de se renouveller, de changer le rapport à la lecture, il sollicite l'imagination, et rejoint l'art conceptuel contemporain en parlant essentiellement de "l'idée". Son premier livre, parut chez Atrabile et intitulé Parcours Pictural , nous montre tout un tas de pixels de couleurs qui s'articulent, se chevauchent, et se remplacent... Un parcours de couleur qui ne représente rien d'autre que ces couleurs même, mais qui dit déjà tout de l'essence même de la Bande Dessinée: la séquentialité. Le second, Veuve-Poignet (La 5ème couche éd.)a pour sujet la masturbation masculine, mais ne représente que des carrés de couleurs (agencés comme des cases), chacun symbolisant une émotion, un état... Grâce à l'imagination, le lecteur arrive à se représenter une histoire pourtant formellement abstraite. Enfin, Frotte-Motte est une série de strips parus dans le collectif 40075Km comics , qui parle de masturbation feminime cette fois-ci, et de façon bien plus explicite, n'étant plus du tout dans l'abstraction, mais restant bel et bien dans la représentation et dans la narration minimaliste.

J'ai eu la chance de pouvoir interviewer Greg Shaw pour le Blog Minime:

SydN - Tout d'abord Bonjour! Tiens, d'ailleurs, comment pourrait-on dire bonjour en minimaliste?

Greg Shaw - 'jour !

SydN - Bien. Commençons fort : Saurais-tu donner une définition du minimalisme et de son application en Bande Dessinée ?

Greg Shaw - Pour moi le minimalisme c'est une tendance qui consiste à aller vers l'essentiel, vers la limite du compréhensible, une sorte d'épuration.
Donc je dirai qu'une bd minimaliste exprime un maximum de choses avec un minimum de moyens.

SydN - Te considères tu comme auteur minimaliste?

Greg Shaw - Au début je me considérais comme auteur abstrait, puis vint Veuve Poignet, qui est plutôt une bd à légende et puis Frotte-Motte qui est carrément figuratif. Du coup je me considère comme auteur conceptuel (avec beaucoup de modestie bien sûr).

SydN - Qu'est-ce qui t'attire en Bande Dessinée, et dans le minimalisme tout particulièrement?

Greg Shaw - Actuellement, ce qui m'attire le plus en bd, ce sont les nombres de pistes qu'il reste encore à explorer. Bon, ce n'est pas pour cette raison précise que j'en fais. Je lisais beaucoup Lucky Luke et Astérix quand j'étais enfant, et c'est en découvrant la Rubrique-à-Brac de Gotlib que j'ai voulu en faire. Aujourd'hui je suis loin de ces univers-là.
Ce que j'aime dans le minimalisme c'est justement le paradoxe entre les moyens du bord et la richesse du résultat. C'est dingue tout ce qu'on peut exprimer avec si peu de choses, les silhouettes d'Ibn Al Rabin sont tellement plus expressives que les personnages de bd hyperréalistes, Scott McCloud explique tout ça bien mieux que moi. (
NdSydN: Dans l'art invisible Scott McCloud explique qu'au plus la représentation tend vers la simplification, au plus l'imagination du lecteur va travailler, ainsi il va inconsciemment donner ses propres interprétations des émotions et attitudes des personnages, il y aura une plus grande identification...)

SydN - Mais, pour reprendre un bon cliché qui a la vie dure, le minimalisme ne serait-ce pas un moyen de faire de la BD pour ceux qui ne savent pas dessiner ?

Greg Shaw - Y a un peu de ça, oui, mais ce n'est pas grave, la publication de bd n'est pas un concours de dessin, pourquoi un dessinateur médiocre n'aurait-il pas le droit de faire de la bd, s'il a quelque chose d'intéressant à exprimer ?
D'ailleurs je pense que c'est un atout de ne pas savoir dessiner quand on fait de la bd. Ca nous oblige à construire une oeuvre singulière, à trouver des astuces, à réinventer la bd en quelque sorte.
Si j'avais été un excellent dessinateur, peut-être bien que je ne me serais jamais intéressé a la narration et ses structures formelles. Je suis bien content d'être un dessinateur médiocre !

SydN - Pour toi, le minimalisme est-il un but ou un outil ?

Greg Shaw - Ce qui m'intéresse le plus dans mon travail, c'est la façon de raconter. Le dessin et l'histoire sont au service du concept. Puisque le minimalisme est le style du dessin, on peut dire que c'est un outil.

SydN - Le minimalisme n'est pas "que" un style de dessin, il peut être aussi narratif... Avec l'itération iconique par exemple, qui consiste à répéter x fois la même case... Mais on est d'accord: la narration est aussi un outil, puisqu'elle sert le propos. Finalement, cette définition du minimalisme rejoint celle des artistes contemporains de la fin des années 60 où l'économie de moyen était destinée a ne montrer l'oeuvre que pour ce qu'elle est... Car c'était ça leur propos: la question de la représentation de l'oeuvre. Mais même si en bande dessinée le propos peut être différent du leur, on peut quand même utiliser l'outil "minimalisme" tant qu'il sert le propos, qu'il lui est indispensable, voire indissociable...

Greg Shaw - Oui, c’est vrai, c’est donc bel et bien un outil, et je ne suis pas sûr de continuer à utiliser cet outil pour mes projets à venir (pas la peine de m’en demander plus, je ne dirai rien !).

SydN - Xavier Löwenthal est-il aussi sexy de Daniel Pellegrino ?

Greg Shaw - Le problème avec Xavier Löwenthal, c'est qu'il pue la clope…
Mais tu oublies William Henne et Benoît Chevalier, aussi importants que Xavier et Daniel (et très sexy aussi, mais je préfère quand même les femmes !)

SydN - Parlons maintenant de ton travail. On peut dire que dans tes oeuvres, surtout Parcours Pictural, il n'y a pas vraiment d'histoire à proprement parler, pourtant à chaque fois tu racontes quelque chose...

Greg Shaw - Bah, il y a quand même une petite histoire. Ça commence avec le noir qui découvre petit à petit qu'il n'est pas seul, il y a du mauve aussi, et puis même du jaune, qui finit par prendre le dessus. Tout un programme ça (et il n'y a aucune métaphore ethnique là-dedans !).
Quand on me demande quel est le sujet de Parcours Pictural, je dis que ça parle de bande dessinée abstraite, bon, les gens n'en sont pas moins égarés, mais moi ça m'aide à me débarrasser d'une question chiante.

SydN - Oui... Tu racontes quelque chose! Après, parler d'histoire... Je ne sais pas, c'est un peu comme pour tout, ça dépend des points de vue, des limites que l'on donne aux choses... C'est pour ça que critiquer (dans le sens noble du terme) est difficile... D'ailleurs comment considères-tu la critique? Es-tu toi même critique, auto-critique?

Greg Shaw - Je pense être assez ouvert à la critique, les arguments des lecteurs moins convaincus m’éclairent souvent et me font un peu sortir de ma bulle. Je suis moi même très critique, aussi bien en tant que lecteur qu’en tant qu’auteur.

SydN - Dans Veuve Poignet tu utilises la couleur comme indicateur d'émotion. Le rendu étant très abstrait, le lecteur est obligé de se référer à un index explicatif pour connaitre les émotions qui correspondent aux couleurs utilisées dans chaque "histoire". Pourquoi utiliser cette méthode, un peu laborieuse pour le lecteur, plutôt qu'une codification iconique des actions?

Greg Shaw - D'abord, mes « histoires » sont plutôt des « strips en 85 cases », si on considère que chaque couleur est une case.
Alors, la codification iconique, j'y avais pensé aussi, mais ça me paraissait trop « dans le coup », donc pas assez personnelle, beaucoup de graphistes jouent avec ça. J'ai donc opté pour quelque chose de plus « pur », et puis c'est plus beau comme ça aussi, je trouve.


Veuve Poignet (© La 5ème couche)


SydN - Comment as-tu procédé pour avoir ce rendu visuel dans parcours pictural?

Greg Shaw - Ce sont des filtres de PhotoShop©. Non, ce n'est pas fait a la main, comme l'ont pensé certaines personnes (sont parfois très drôles les gens). Ma première idée était de le faire à l'acrylique sur papier-toile. Chaque chapitre dans un style de peinture différent, c'est à dire le premier chemin en impressionniste, le deuxième en pointilliste, le troisième en fauve et le quatrième en cubiste. Puisque chaque style est l'aboutissement du précédent, il s'agissait bien d'un parcours pictural, et puis les pionniers de l'art abstrait ont tous suivi ce parcours. En numérisant mes planches, je me suis vite rendu compte que la matière est tout sauf graphique. Et vu que le but était d'en faire une bd (graphique par définition), j'ai décidé de le faire à l'ordi, avec de la trame et des pixels. L'idée de l'évolution picturale est toujours là : les petits points désordonnés s'organisent et grandissent au fur et a mesure, jusqu'au point ou ils deviennent des carrés bien alignés.


Parcours Pictural ( © Atrabile)

SydN - Puisqu'il n'y a pas représentation, peut-on parler de dessin dans Veuve Poignet et Parcours Pictural ? Et s'il n'y a pas dessin, peut-on parler de Bande Dessinée?

Greg Shaw - « Représentation figurative » tu veux dire ?

SydN - Oui !

Greg Shaw - C'est vrai qu'on peut plutôt parler de formes et de couleurs que de dessin. Pourtant il y a quand même du dessin, j'ai dessiné tous les bords de cases au feutre (ils ne sont même pas droits en plus, quel bras-cassé je fais).

Et puis dès l'instant qu'il y a des images juxtaposées formant une séquence, on peut parler de bande dessinée.

SydN - C'est donc bel et bien qu'il y a un réel défaut dans cette appellation "bande dessinée", puisqu'elle connote des choses (le dessin, et même la "bande") qui finalement ne sont pas essentiel a cet art.

Greg Shaw - Oui, mais je ne vais quand même pas me permettre de rebaptiser le 9e art, pas tout de suite en tout cas.

SydN - Parcours pictural est émotionnellement neutre, mais Veuve poignet et Frotte motte sont plein d'humour, tu n'as pas peur que cet humour détourne le propos artistique ?

Greg Shaw - Oui, ça me désole que les gens attachent une plus grande importance au thème qu'a la démarche, mais, en même temps ça m'arrange. D'abord, ça parle plus au grand public, qui ne se serait peut-être jamais intéressé a ce genre de bouquin, et puis, je pense souvent à François Truffaut qui disait en gros qu'une œuvre expérimentale n'est réussie que quand on a oublié qu'elle était expérimentale. Vu sous cet angle, j'ai réussi mon coup alors…

SydN - Veuve Poignet, Frotte-Motte et la Nouvelle Pornographie (de Lewis Trondheim) traitent tous du sexe (la masturbation pour l'un, des sex-toys pour le second et la pornographie pour le troisième). En quoi est-ce si intéressant de parler de sexe dans une BD minimaliste?

Greg Shaw - Et puis il y a aussi « P+O » de Richard McGuire qui propose une série de dessins minimalistes stylisés, presque abstrait, de Popeye et Olive en plein Kama-sutra. Il m'amuse beaucoup ce petit livre.
Non, c'est un hasard. Je ne me souviens plus exactement comment m'est venu l'idée de Veuve Poignet. C'était sans doute le thème le plus approprié pour illustrer ce concept. J'aurai aussi pu faire la religieuse qui tombe dans les escaliers, avec des cases noire/blanc/noire/blanc/noire/blanc…, comme la fameuse blague de Woody Allen.
Frotte-Motte est la version féminine de Veuve Poignet, que tout le monde me réclamait. En tout cas, c'est toujours : Non !, Xavier (
NdSydN: Lowenthal, créateur des éditions La 5ème couche), je n'en ferai pas une bd entière !
Pour « La nouvelle pornographie », il faudra poser la question à Maître Lewis. En tout cas ça m'a bien fait chier qu'il sorte cette bd quelques semaines avant la sortie de Veuve Poignet, qui devait déjà être sorti bien avant, et qui était annoncée depuis des mois sur le site de la 5e Couche. En plus, sa bd « Bleu » est sortie pendant que je réalisais Parcours Pictural, que je pensais être la première bd abstraite. Il m'a doublé deux fois à son insu ce s@*#%!!


Frotte-motte (in 40075Km comics, © L'employé du mois)


SydN - Chacune de tes oeuvres nécessite un investissement intellectuel de la part du lecteur: Dans un premier temps, on ne peux pas se laisser porter par ta narration, il faut que le lecteur utilise son imagination plus qu'a l'accoutumée, qu'il sorte de ses tics de lecture, et surtout qu'il réfléchisse un minimum pour comprendre comment "fonctionne" l'oeuvre, bien que ça ne soit jamais bien compliqué... Tu n'aimes pas les lecteurs feignants?

Greg Shaw - « Investissement intellectuel » me paraît bien démesuré, pour moi c'est très simple. Je ne pense pas que les lecteurs sceptiques soient feignants, il faut beaucoup plus de courage pour s'attaquer a un Blake & Mortimer, non ? J'ai plus de mal avec les lecteurs qui exigent un certain nombre de choses (p.ex. texte, personnages, situations) pour considérer qu'il s'agit d'une bande dessinée. Disons que je n'aime pas les lecteurs fermés.

SydN - Et bien merci beaucoup Greg Shaw d'avoir bien voulu te soumettre a l'exercice de l'interview, je sais que ça prend pas mal de temps, et que c'est parfois laborieux (certaines questions ne sont pas faciles!)... Je suis très heureux de pouvoir présenter ton travail et ton approche, car ça mérite qu'on s'y penche de plus prêt quand on aime la Bande Dessinée, minimaliste ou pas!

Greg Shaw - C'est moi qui te remercie, SydN, c'est pas tous les jours qu'on me pose des questions sensées à propos de mon travail.



Interview réalisée par mail, entre le 17 et le 21 juillet 2008



A l'occasion de cette interview, Greg Shaw nous offre quelques inédits de Frotte-motte, un poil plus polémiques que les autres (le 07 et le 08):


Frotte-motte 01

Frotte-motte 07

Frotte-motte 08


lundi 21 juillet 2008

Jim P enquête, Page 07

Jim P enquête, chapitre 1 "La plainte du pendu"
Page 07





dimanche 20 juillet 2008

Jim P enquête, Page 05 et 06

Samedi a été une journée très chargée, je n'ai pas eu le temps de poster, je me rattrape aujourd'hui avec 2 pages de Jim P au lieu d'une!


Jim P enquête, chapitre 1 "La plainte du pendu"
Page 05


Jim P enquête, chapitre 1 "La plainte du pendu"
Page 06


vendredi 18 juillet 2008

Jim P enquête, Page 04

Jim P enquête, chapitre 1 "La plainte du pendu"
Page 04


jeudi 17 juillet 2008

Jim P enquête, page 03

Jim P enquête, chapitre 1 "La plainte du pendu"
Page 03






mercredi 16 juillet 2008

Jim P enquête, page 02

Jim P enquête, chapitre 1 "La plainte du pendu"
Page 02



mardi 15 juillet 2008

Le Minimalisme dans la BD + Jim P page 01


Minimaliste?847%

On s'en fout on veut de la BD847%

Quels auteurs?16%



17
Egalité dans les votes.

Le Minimalisme dans la BD

Difficile de donner une définition précise du minimalisme sans l'enfermer dans des schémas et des codes contraires à toute liberté artistique...

Donner un nom à un courant artistique, c'est lui coller une étiquette. C'est le cloisonner. Chaque mouvement artistique découle d'un mouvement précédent, et devient source pour un prochain. La création artistique est en mouvement perpétuel, on ne peut pas considérer qu'un terme, une appellation, un nom, une étiquette (prenez le terme que vous préférez) doit représenter une définition ultra précise, c'est un non sens. C'est aller à l'encontre de ce qui fait la richesse de l'art: sa liberté.
Alors, oui, les étiquettes c'est bien pratique, elles donnent un cadre de référence, mais personnellement, je me refuse à dire que le minimalisme est "Une recherche formelle de l'abstraction inexpressive.".
Cette définition correspondait peut-être au minimalisme des années 60, celui de Frank Stella, de Donald Judd et autres, mais ce sont les bases, rien n'est figé! Rien n'empêche d'en reprendre les codes et d'en faire autre chose, d'élargir sa Forme afin d'exploiter d'autres Fonds.

"Mais alors ce n'est plus du Minimalisme", me dira-t-on...
Pourtant, si la réalité formelle de l'objet tend à la représentation minimaliste, tout en détournant son propos, ce n'est plus l'objet qui sort du cadre de référence, mais bien le cadre qui s'agrandit.

Dans ce cas là, la bande dessinée minimaliste peut se définir de différentes manières.
Le minimalisme permet d'en revenir aux sources: codes graphiques, codes narratifs... Se pose alors la question du but d'une telle démarche, au-delà de l'auto-représentation. Si on en croit la définition de Wikipédia, et de bon nombres d'ouvrages abordant le sujet (je n'en connais aucun dédié uniquement à ce sujet), l'un des intérêts principal dans cette recherche de la simplicité extrème, c'est de se débarrasser de tout effet illusionniste, afin d'aller à l'essentiel, sans ornementation, sans faire tomber le spectateur dans la délectation superficielle et gratuite, qui s'apparenterait à une sorte de raccolage artistique.
Comment ne pas en faire trop? Est-ce suffisant? Comment ne pas tomber dans la démonstration? Comment transmettre des émotions, ou non-émotions, avec des codes simples? Comment mettre en avant les codes narratif de façon a pouvoir jouer avec eux? ...

On comprend donc a quel point il peut être difficile d'en définir les limites!
A partir de quel moment ce n'est plus minimaliste???

J'ai une "méthode", quelque peu subjective (mais comment être objectif quand il s'agit de jugement?), mais qui me semble être une des bases de l'analyse critique: Il faut que l'on ne puisse imaginer l'oeuvre autrement que de la façon dont elle est représentée.
Dans le cas d'une BD minimaliste, aurait-elle le même impact, la même force, le même intérêt si elle était faites différemment? (de façon réaliste, gros nez, manga, ou même encore plus minimaliste?). A mon sens, là se situe la limite: dans la corrélation entre forme et fond.

Il est aussi dommage qu'en limitant la bande dessinée minimaliste à son intérêt "éliptique", on en oublie, par exemple, qu'une des forces de la Bande dessinée est son articulation (tout particulière) entre texte et image.

Réagir a cet avis (sur le forum)

Maintenant, voici la BD-feuilleton de l'été.
Une page par jour, sachant que je prend quelques semaines de congés bientôt, mais je vais essayer de passer le relais, pas sûr que ca se fasse.

Jim P enquête, chapitre 1 "La plainte du pendu"
Page 01

C'est pour moi un exemple de ce que peut être une limite du minimalisme.
Limite, car il y a représentation (les personnages, les éléments du décors), mais juste assez pour qu'on comprenne. Je n'ai pas cherché à faire du jeu d'ombre et lumière, ou de perspective... La représentation est plate et limité au nécessaire. Elle aurait pu être encore plus codifiée, encore plus simplifiée, mais ça n'aurait pas donné le même effet, la même ambiance "polar" qui est désirée ici.
De plus, l'aspect "ombres chinoises" masque encore plus la représentation, rajoute une ambiance en renforçant le contraste visuel avec le vide en arrière plan, et oblige à ne pas "en rajouter" en ce qui concerne l'émotion des personnages.
Rajoutons à ça une simplification/limitation narrative: un découpage sous forme de gauffrier 6 (6 cases de même taille, bêtement alignées), et une limitation à 4 cases différentes par "chapitre" (il y a également 4 chapitres), pour un nombre de 8 pages par chapitre.
Sur cette première page, nous avons déjà les 4 cases qui vont s'articuler dans cette 1ère partie:
la case blanche, le visage de profil, le pendu de profil et le plan général de la scène.






mardi 8 juillet 2008

Un nouveau départ

Bonjour à tous! Aujourd'hui, inauguration de la rubrique "Minimaliste?", visant à comprendre la Bande dessinée minimaliste dans un premier temps, viendront ensuite des réflexions personnelles, qui n'engageront évidemment que moi... J'essaierai également par le biais de cette rubrique de répondre a vos questions concernant cet aspect méconnu de la Bande dessinée. Plus tard, j'inaugurerais également une rubrique consacrée aux auteurs qui ont oeuvrés dans ce "genre". Puis je mettrais également en ligne une bande dessinée que j'ai réalisé il y a maintenant quelques années, qui est maintenant épuisée, et qui me paraît correspondre à une forme de minimalisme sur bien des points. N'en déplaise à certains! (non non je ne pense presque à personne en disant ça!)

Qu’est ce que le Minimalisme ?

A la base, il s’agit d’un courant de l’art contemporain des années 60. Interprété comme une réaction à deux autres courants majeurs du moment : Le Pop Art (années 50) et le mouvement Expressioniste Abstrait (autour de 1945). Le premier étant pour les pionniers du Minimalisme trop dans la représentation, trop figuratif, ne s’éloignant pas suffisament de la peinture « classique » au niveau de la forme. Le second mouvement, lui, trop dans le ressentit, l’émotion, et donc finalement trop subjectif.

Les peintres Ad Reinhardt et Frank Stella sont généralement considérés comme les pionniers du mouvement Minimaliste au début des années 60, même ce nom fut donné fin 1965 par Richard Wollheim (un philosophe et critique).

Ad Reinhardt « Abstract Painting » 1963. Oil on canvas, 60 x 60" (152.4 x 152.4 cm)

Frank Stella "Black Abstraction" 1969

Le but de ce courant est de créer des œuvres qui ne peuvent être vue que pour ce qu’elles sont. Les monochromes de Reinhardt sont juste de la peinture, par exemple. L’œuvre existe donc pour ce qu’elle est, et non grace à ce qu’elle représente. La simplicité, la sobriété extrème généralement utilisé permet aux artiste de se débarraser de tout effet illusionniste, qui pourrait brouiller le propos.

Mais l’insistance sur cette caractéristique, leur paraît un jugement réducteur au point qu’ils rejetteront l’appellation de « minimalisme » ou d’« art minimal ».

D’autres artistes ont œuvrés activement à cette démarche, mais dans une dimension spatiale supplémentaire : la 3ème dimension.

Donald Judd, « Stack » 1972, 10 éléments superposés à équidistance
Acier inoxydable, plexiglas rouge
470 x 102,5 x 79,2 cm
Chaque élément : 23 x 101,60 x 78,70 cm

Dan Flavin, installation sans titre avec de la lumière
Tubes fluorescents, métal peint
245 x 245 x 139 cm

Il est interessant de constater les différences entre sculptures et peintures. En effet, afin d’exister pour ce qu’elle est, chaque catégorie d’œuvre va jouer et mettre en avant les spécificités formelles de chacune. Pour la peinture, ca sera plus la matière (l’outil, la catégorie de peinture, sa méthode d’application…) et son plan (plat), par exemple. Les premières œuvres se détachant même de la couleur, optant pour la neutralité du noir… Reinhardt révélant l’aspect plat de son support (la toile), Stella au contraire joue sur les effets de perspective qui nous rappellent que la peinture est bien un art en deux dimensions, que la 3eme n’est qu’illusion, effet d’optique.

Pour la sculpture, ce sera plus la représentation spatiale qui sera importante. Judd construisant l’espace aussi bien avec ses pleins que ses vides, Flavin délimitant un espace vide avec de l’immatériel (la lumière). Ces deux techniques permettant aux sculptures de trouver leur place dans l’espace, de moduler selon leur présence.

Puisque chaque catégorie a ses propres spécificités, quelles sont les spécificités de la Bande Dessinée qu’il faut mettre en avant pour atteindre le même but ?

Will Eisner la définissait comme « Art séquentiel ». Ce qui fait effectivement la spécificité de la Bande Dessinée, c’est sa juxtaposition volontaire en séquence. Chaque image représente une séquence (plus ou moins longue dans le temps), et c’est leur positionnement en continuité, dans un sens volontairement établit, qui permet de donner un sens. Le vide qui sépare chaque case de bande dessinée est généralement une élipse, qui permet de jouer avec l’imagination du lecteur (mais ça n'est pas toujours forcément le cas). C’est dans cet espace invisible, mais loin d’être vide finalement, que le lecteur va créer une liaison, émotionnelle ou de sens, entre les images proposées.

Le cinéma partage cette spécificité, mais de facon tout autre. D’abord, l’oeil ne va pas saisir le changement d’image (trop rapide), de plus, dans le cas d’un plan fixe, l’enchainement des images étant continuel, il n’y a donc pas de juxtaposition volontaire. Rajoutons qu’entre chaque image diffusée on a aussi une élipse, mais si infime, qu’à la vitesse de diffusion (24 images/secondes) elle va disparaître. Tout semblera fluide.

Les séquences cinématographiques, ainsi que les élipses, n’ont donc aucun rapport avec celles de la Bande dessinée.

Une bande Dessinée minimaliste, qui metrrait en avant sa séquentialité, pourrait donner quelque chose dans ce genre là :

SydN


La prochaine fois, nous verrons dans cette rubrique que si l’essence même de la Bande Dessinée est sa séquentialité, elle n’en connaît pas moins d’autres intérêts qui, comme la couleur en peinture et le modèle structurel en sculpture, n’en sont pas moins intéressant à utiliser.

Je vous propose de voter pour le prochain article, la semaine prochaine.



Quelques liens:
Le minimalisme (Wikipédia)
Le minimalisme (Centre Pompidou)
Will Eisner (wikipédia)
L'art invisible (Wikipédia), certainement l'ouvrage le plus accéssible concernant la réflexion autour de la Bande Dessinée
La bande dessinée (encore Wikipédia)

mercredi 2 juillet 2008

Page 40, et fin

Suite à une critique plutôt virulente, mais pertinente, sur le forum Bulled'air (post de Betatesteur daté du 25/06/2008), j'ai décidé d'arrêter là la publication hebdomadaire de la BD interactive. Pour l'instant!
Je sais qu'on va me dire qu'il est idiot de prêter attention aux propos d'un Don Quichotte de l'art en pleine crise. Je sais qu'on va me dire que le principal est de s'amuser et de faire plaisir aux lecteurs qui aime suivre ce blog chaque semaine.
Mais il est vrai que depuis quelques mois, je suis moi-même mal a l'aise devant ce que je propose sur le blog, postant parfois sans motivation. Le blog n'est pas tel que j'aurais aimé qu'il soit, j'ai l'impression de ne pas être intègre envers moi-même. Tel est mon constat, j'ai le sentiment de me fourvoyer (bien que je m'amuse bien quand même, le funambulisme que me permet les votes est très stimulant), et je ne savais pas comment changer ça. De plus, je ne pouvais pas le faire d'un coup, de peur de décontenancer les habitués.
Cette critique arrive donc a point, pendant cette période de doute, et il me semble pertinent de faire une pause estivale afin de trouver une nouvelle idée pour la rentrée.
Et puis finir sur un chiffre rond, la page 40. C'est presque un signe.
Celà dit, le blog n'est pas mort, loin de là, et chaque semaine, je vous proposerais quelque chose ayant attrait au minimalisme en bande dessinée, histoire que le blog deviennent enfin ce que je voulais qu'il soit: un lieu de découverte et de réflexion concernant ce "genre" injustement méconnu, dans l'espoir d'éveiller votre curiosité et pourquoi pas, de vous donner envie de lire certains auteurs, ou mieux de faire vous-même de la BD minimaliste!
D'ailleurs, je lance un appel, quiconque désire m'aider à faire vivre ce blog dans cette optique sera le bienvenue. J'attends vos articles, vos réflexions, ainsi que vos planches.
Merci de votre soutient.

3 - La mort remarque le yahourt qui s'enfuit





Résultats précédents:

La Mort remarque le yahourt qui s'enfuit947%

La princesse n'est pas morte632%

Le yahourt s'enfuit421%



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